Oniriie
Prologue
L’âme se tient au milieu du néant et du tout.
Sereine.
Elle flotte dans un monde de nuit et d’étoiles, de lumière et de possibilités.
Elle observe le monde.
Elle est prête.
Des guides de lumière se matérialisent à ses côtes. Il émane d’eux confiance et soutien. Ils seront toujours là, dans l’ombre.
Elle n’a pas peur.
Elle l’a déjà fait.
Elle observe les fils qu’elle tient dans ses mains. Toutes ces combinaisons nouvelles. Ses choix, elle les oubliera. Elle oubliera tout. Il ne lui restera que son intuition.
Elle se plonge dans l’amour de ses guides. Ils seront là pour elle.
Alors enfin, la décision prise, elle avance.
La Lumière résonne dans son esprit :
— Es-tu certaine de ton choix ?
— Oui.
— Ce n’est pas un chemin facile.
Il ne transpire de cette assertion aucune crainte, aucun doute, aucune forme d’émotion et de sentiment, juste un fait. Mais de cela, l’âme n’en ignorait rien.
— J’y apprendrai.
Elle tient fermement les fils, se les approprie, intègre ses choix. La Lumière l’entoure, et s’intensifie. Elle croît de manière si éclatante que l’âme ne perçoit rien d’autre que cet amour incommensurable. Elle ne voit plus rien d’autre que cela, et soudain dans une explosion de couleurs, de sentiments et de sensations, les fils sont scellés à son âme.
La Lumière disparaît progressivement, l’univers réapparaît et l’âme vole sur le monde.
Elle les trouve enfin.
Elle plonge droit vers eux, ses souvenirs s’effacent, l’obscurité l’engloutit, elle se sent à l’étroit. Elle ne comprend pas. Elle a peur. Tout est teinté de rouge et d’orange. Elle s’agite. Puis un flux d’amour inonde ses veines et elle s’apaise. Sa mémoire se vide, prête à recevoir tout ce qu’elle a choisi. Elle le sent. Elle le sait. Elle a peur, mais pas longtemps.
Elle était prête.
Elle n’est plus.
Le temps se distend. Le savoir s’éteint. La Lumière n’est plus. Sa réalité se compose, se construit. Souffrance, peur, froid, incompréhension, dépendance, fragilité.
Incarnation.
— Bonjour mon ange, bienvenue parmi nous.